Petit retour sur l’article publié sur Lemonde.fr, que je vous conseille de lire.

Toujours les mêmes ?

Tout d’abord, on peut constater que les exemples pris sont un peu toujours les mêmes. On retrouve encore Anh Phan et Deedee. Tant mieux pour eux après tout, et c’est pas par envie personnelle d’être pris moi-même en exemple, mais ça prouve surtout que comme partout, le cercle des gens courtisés par les journalistes est un peu toujours le même. Dommage pour la représentativité et la diversité des exemples. Cela dit, je suis un peu mauvaise langue, puisqu’il est aussi question d’autres blogueurs, moins souvent cités eux.

Blogueur, une profession peu enviable ?

D’ailleurs, peut-on parler de profession réellement. Mis à part Anh Phan du Journal du Geek, les autres exemples sont rarement des blogueurs à plein temps. Deedee a repris un emploi salarié par exemple. Pour les autres, quand on relativise, la situation est loin d’être hyper reluisante.

Steve Hemmerstoffer gagne le SMIC en disant y passer ses journées (de 5 heures à minuit, gloups !), Anh Phan déclare 7000 € de chiffre d’affaires par mois et qu’il lui reste 2000 € pour lui au final, Romain Libeau empoche 1000 € de son côté.

Evidemment, il est difficile d’évaluer le travail fourni par chacun, d’autant que les chiffres fournis sont aussi fiables que variables, et qu’on ne sait pas toujours s’il s’agit de chiffre d’affaire ou d’équivalent de salaire. Soit, quand je vois Steve gagner le SMIC pour autant de boulôt, Anh Phan déclarer 2000 € de revenus par rapport à l’incroyable importance de son blog et le reste, je constate que mon impression sur la « profession » est pas usurpée : le métier de blogueur est pas si enviable que ça.

Du pour et du contre

Bien sûr, Anh Phan voyage beaucoup grâce à son blog, il vit de et dans sa passion comme la majorité des blogueurs « pro », mais il ne faut pas oublier que outre ces réjouissances, il y a beaucoup d’inconvénients. La nécessité de rester régulièrement au boulot, car sans régularité, tout ceci fonctionne beaucoup moins bien. Ensuite, il y a les réjouissances habituelles des chefs d’entreprise. Le stress des grosses factures, la prise de tête avec les impôts et autres feuilles de taxes à remplir, les jours fériés qui disparaissent du calendrier…

Pas à plaindre, mais…

Pour conclure, cet article m’a laissé l’impression que j’avais déjà : se consacrer à bloguer est loin d’être un métier évident. En tout cas il ne l’est plus. Depuis un ou deux ans, blogueur comme métier est devenu plutôt difficile. Alors comme beaucoup, je fais partie (en quelque sorte) de ces gens là. Et comme beaucoup, même si financièrement, la position est pas forcément la plus enviable, il me serait difficile d’échanger mon baril de blogueur contre celui de salarié. Même si celui de salarié pourrait m’apporter assurance de revenus et tranquillité d’esprit.

Du coup, la phrase la plus représentative de cet article est celle de Steve pour moi :

Je gagne toujours le smic, mais à 30 ans, je me sens libre pour la première fois de ma vie.

Bien beau de se morfondre…

…Mais le but il est où ? Il est d’enchainer sur encore le même sujet : les blogueurs, les travailleurs indépendants, pigistes indépendants, graphistes indépendants… ne peuvent pas continuer à travailler comme s’ils étaient une PME de 50 employés. Il faut absolument que se trouve rapidement des solutions pour faciliter les démarches et surtout réduire les frais (impôts, taxes…) des indépendants. Imaginez qu’il faut à un indépendant réaliser plus de 30000 euros de chiffre d’affaire par an pour espérer se rémunérer au SMIC.

Evidemment, il y a bien le nouveau régime social qui semble t-il permettra de payer des cotisations que proportionnellement à ses revenus, mais ça ne suffit pas encore. Espérons que les efforts en ce sens continuent encore et que nos politiques prennent conscience que nous ne pouvons pas fonctionner comme une entreprise normale.

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